Galilée
Rencontre Nationale CGE à Reims
28 et 29 janvier 2006


Photos de la Rencontre Nationale

"Justice des hommes, miséricorde de Dieu"
(atelier préparé par Galilée)

   Il nous a été donné de préparer l'atelier : Justice des hommes, miséricorde de Dieu. Nous avons eu envie de partager ce moment avec un nombre de personnes croissant au cours de la séance. L'atelier voulait faire participer l'assemblée et essayer de sortir des clichés habituels concernant le milieu carcéral. Et surtout se poser la question "qu'as-tu fait de ton frère, quand il est seul dans sa cellule ?"

En guise de préambule un petit peu d'exercice : nous avons fait lever les gens en proportion des quelques chiffres que nous avions en notre possession :
   - 60% ont un niveau inférieur ou égal au CM2,
   - 10% des entrants en prison souffrent déjà de troubles mentaux,
   - 30% des condamnés majeurs ont moins de 25 ans,
   - 34% récidivent (60% courtes et moyennes peines),
   - 1% est susceptible de retrouver un travail ou formation rémunéré.

Puis une semaine en prison :
   - lundi : trois grèves de la faim + trois tentatives de suicides,
   - mardi : trois grèves de la faim + trois tentatives de suicides,
   - mercredi : trois grèves de la faim + trois tentatives de suicides + un tout seul (un suicide réel tous les trois jours).

Genepi a pris le relais le temps de présenter leur association et de revenir sur l'aspect critique que l'on doit avoir vis-à-vis de ces chiffres édités par les ministères. La réalité est bien plus dure. Ils nous ont permis de toucher du doigt la réalité de ce monde difficile.

Denys Gamby a pris le relais. Cet intervenant, assistant aumônier de prison, a témoigné de son expérience. Son intervention démarrait sur une analyse purement juridique de la peine pour s'élever ensuite vers la réalité du coeur et notamment son expérience d'aumônier. Au détour de sa présentation il a replacé la position de l'Eglise dans ce qu'est la peine.

Pour que notre atelier soit interactif, nous avons constitué des petits groupes autour de quelques voies de réflexions :

   - Quelle est ma responsabilité par rapport à ces personnes qui sont en prison, à leur famille, leur entourage ?

   - Comment peut-on agir :
      * Pour l'avant : comment peut-on éviter que ces gens qui ont des faiblesses, basculent ?
      * Pour le pendant : que peut-on faire pour témoigner de notre compassion, notre présence, notre soutien ?
      * Pour l'après : en quoi sommes-nous responsables de leur réintégration pour éviter la récidive ?

   - Comment je réagis en tant que futur décideur face à la fragilité de l'après prison ? Face à un employé anciennement détenu ? Face à un collègue détenu ou ex détenu ?

   - Sortir de prison, c'est repartir à zéro... voire plus bas que zéro : ne sommes-nous pas responsables de ce sentiment d'infériorité ? De rejet ? D'inégalité ?

   - Dieu est miséricorde. Et moi saurais-je, en tant que baptisé, pardonner, aider, soutenir ? Saurais-je m'appuyer sur ma foi pour aider l'autre, le détenu ou l'ex détenu ? Qu'est-ce que le détenu peut m'apporter ? En quoi cela peut être un échange ?

Les débats furent très intéressants mais il faut noter que les débats ont beaucoup tourné autour de la justification de la peine et très peu sur la souffrance de la peine.